Un peu trop loin

Moi; Pas facile de voyager

Felix; Pas facile d’aimer non plus parfois…

Moi; J’ai vu un enfant de 50 ans hier

(Association FRIENDS/Mith Samlanh)

Felix; J’etais trempe de ta grosse larme qui sortait pas

Moi; Desole

Felix; C’est sorti ?

Moi; c’est LE mot de ce voyage  » SORTIR  ».

Felix; Faut savoir que ce mec la,  »moi », il a toujours une oreille en moins, il joue dans la poussiere 1 a 2 fois par jours devant des enfants des rues, aveugles, sourds, orphelins, qu’il suit un traitement qui le fait courir soit aux toilettes, soit dans un buisson, il entre et sort dans une villes differentes tous les 2 jours, entre et sort d’une relation publique intense chaque jour.. tout ca pour dire que moi Felix ( felix-icis; racine latine  »heureux » ) je lui ai dit qu’il etait presque alle trop loin et qu’il serait bon de faire demi-tour.. Il l’a fait le bougre..

Moi; Nous somme le 26 janvier..

Felix; Du FARWEST vers le bout du monde

Moi; C’est une ligne droite longue de 48 km qui s’interrompt a la frontiere thai a POIPET. Haut lieux de traffic de vies ! Couleurs charbon, les bidonvilles se cachent derriere les petits commerces et resto jonchant la route principale, pour aller s’etaler dans la jadis belle campagne.. Poste dans un hotel a 4 dollars a 80m du chek-point, on observe avant d’agir. Ici tout se passe, tout a lieux, mais tres vite, en mouvement et sans bruit…

Felix; Continue

Moi;…

Felix; allez…

Moi;…

Felix; …

Moi; Je marche dans la rue pour laisser venir l’evenement et …

Felix; T’aimes ca hein, la course a l’evenement,  »accumuler du vecu » comme tu dis..

Moi; Je croise un enfant, vers les 6 ans, qui bat sa soeur, vers le 3 ans, a coup de bambou la trainant pour qu’elle avance.

Elle a mal au pied, elle pleure, elle cache son visage.

Je m’arrete, je m’assieds, je prends son pied doucement

Le frere s’inquite

La soeur cache son visage

Je pose quelques questions

Le frere les comprend

Le frere est ennuye

La soeur ne pleure plus

Moment de rien, suspendu

C’est animal

Le frere lache le bambou

La soeur se redresse

Moi aussi

Ils partent d’un cote

Moi de l’autre..

Felix; J’etais la aussi quand meme

Moi; Et heureusement. Puis, les tours de magie dans le marche, des gamins qui m’ont reconnu suite au spectacle de l’apres midi, la course poursuite dans le bidonville, la nuit sans sommeil, mon premier  chagrin

Felix;

L’ame allarme

Les larmes desarmees

Mon puits sans fond

Son fond qui fuit

Interrogation

La vie s’exprime, se reclame

Mais aucune lecon

Ne traite de  » l’etat d’ame  »

(c) Krousar Thmey

Moi; La pudeur mon pote, la pudeur

Felix; Qu’est-ce que tu viens avec ta pudeur, ici y’a des gamins qui crevent, qui demollissent les bidonvilles pour montrer qu’ils sont maitres, qui volent, qui n’auront jamais d’enfance, pour lesquels TOUT est trop tard, qui perdent leur vie et qui le savent et qui sont en guerre contre l’adulte, leur futur, et toi tu viens avec ta  »pudeur »

Moi; C’est un truc complexe la pudeur

Felix; Pour eux, t’es juste un blanc avec un dollar sur le front, un Barang…

Moi; je peux justement encore moins me permettre qu’un touriste

Felix; ?

Moi; Pourquoi ? reflechis bon sang. Parce que c’est pas la peine d’essayer de les comprendre ces enfants, il faut simplement rien dire, rien faire, observer comme eux, se regarder, aller  »avec » et prendre le risque de partager un moment de rien, alors, et seulement alors, peut-etre ils considereront ta presence. et c’est a ce moment-la que tu peux faire un signe, sortir un nez, faire une connerie, provoquer l’echange et l’eventuelle rencontre

Felix; Moi je les vis tes rencontres

Moi; Moi je les joues

Felix; J’ai besoin de toi pour les vivre

Moi; J’ai besoin de toi pour les jouer

Felix; Tu dors?

Moi; Impossible

Felix; Pensees trash?

Moi; Bein tiens !! Je l’ai pas rate Poipet.

Felix; Tu le sentais, tu le savais ?

Moi;C’est vrai

Felix; Puis personne t’as oblige d’aller seul te promenet au milieu de 2 bidonvilles ou les etrangers vont pas, ni de rester planter assis sur un rond point a minuit a assister au traffic en direct sous tes yeux

Moi; Mais quand meme regarde ! Ces enfants-eboueurs, la.. Ils fouillent et trient comme des chiens, se battent comme des fauves, puis hop, ils disparaissent dans un camion-benne caches sous leur toile de jutte et passent en thailande..

Felix; Tu vas pas courir apres le camion et casser la gueule au chaffuer ou attendre qu’ils reviennent, allez, viens, le jour va se lever, on boit un cafe, on va jouer a Krousar Thmey, puis on monte dans un bus… Hein ? Faudrait pas que les enfants de Batambang nous attendent

(c) Krousar Thmey

(c)Krousar Thmey

TEXTE EN KHMER POST-SPECTACLE

( a la moi mais comprenible )

 »Sai Sabbok Kmeng-kmeng.

Kniom tchmo ey Bolo neung kniom maok pi prote Belzik, mien touytch, tchnay tchroen

Kniom tie nea samdaeng sieh, neung kniom toew tchourb kmeng-kmeng neuw tchom vegn pipoh lauk.

Eylaonih kniom tveu ka krop ti kanlaeng kampoutchir neung kniom thoet neuw mouy khae nih.

Kniom bane tveu damnaoe tchimouy sbaong plastik piprouh mien krop ti kanlaeng… 

Som, mith samlanh, praoe daoembey ban koet, daoembey legn plegn.

Kniom bane sabai tchet daw baan tchourb nea. 

Or khun tchroen neung tchup nie pheel kraoy.

Lihay.  » Bolo