Petit résumé des derniers trois jours
Piccolo riassunto degli ultimi tre giorni

Dimanche
Premier show chez Aschiana. Il pleut donc on joue dans le dojo de judo. L’espace est angoissant, froid. Le spectacle se termine avec le public enthousiaste et beaucoup d’enfants qui montent sur scène pour présenter qui un poème, qui une chanson ou encore des dimostrations de judo. Wow!
Mais…
Mais ceux qui me connaissent savent à quel point je souffre les coitus interruptus scéniques (hein, Man?)
Et en plus non, ce n’est pas seulement ça. C’est l’Afghanistan, c’est cette culture fascinante et cruelle.
Une culture qui me seduit et au même temps m’enrage.
Il s’agit de la sensation de ne pas me sentir "juste" dans mon corps. Un corps de femme qui doit être caché.
Il s’agit du petit garçon qu’à la fin du spectacle m’exprime son désir de paix pour son pays: pourquoi ce n’est pas possible?
Cette sensation désagreable qui me bouillonne à l’intérieur m’amène sur la terrasse. Il y a un petit coin où (j’ai bien checké!) personne peut me voir: j’allume ma sigarette, j’enlève mon voile.
Je goûte la sensation de l’air dans les cheveux et je chant sous le ciel gris de Kabul. Liberté.
Je me dis que j’ai envie d’écrire quelques lignes sur l’histoire de derniers 40 ans de l’Afghanistan, ceux qui ont transformé un pays "normal" en champ de bataille eternel.
Un champ de bataille qui est le quotidien des enfants pour lesquelles nous sommes venus ici. Donc, voilà.
Tout commence en 1979: les troupes soviétiques répondent à l’appel du parti communiste au pouvoir, menacé par une rébellion armée. Ça commence ainsi l’occupation russe qui entraîne une résistance des rebelles, armés par les États-Unis. Les Russes se rétireront du territoire seulement en 1989, quelques mois avant la chute du mur de Berlin.
En 1996 les talibans, parti islamique d’origine pachtoune, prend le pouvoir. Cette fois-ci la résistance est representée par l’Alliance du Nord, guidée par le général Massoud (encore aujourd’hui héros national, sa photo est accroché partout).
En 2001 les talibans sont chassés par une coalition internationale et en 2004, le pays devient une République islamique de type présidentiel.
Conclusion: depuis 1979, le pays est le théâtre constant de conflits armés, la plupart de la vegetation a disparu, des familles entières ont étés detruites. Beaucoup des enfants qu’on rencontre ici habitent dans les IDP (Internal Deplacement People).

***

Lunedì (ieri!)
9h30: Spettacolo a Aschiana sotto un meraviglioso sole. Ridiamo, ridiamo e ridiamo, dio quanto ridiamo!!!
Tutto succede molto in fretta, mi sento portata da un’energia bellissima.
Pranzo (che bello, ci sono i fagioli e…no, anche il riso!!) e poi Faharad è già giù ad aspettarci per andare a Mobile Circus.
In macchina sfoggia una nuova compilation creata per i suoi nuovi amici europei (noi): Enrique Iglesias, Cristina Aguilera e Madonna tra le chicche selezionate. Sfrecciamo per Kabul cantando a squarciagola: Shalalalala, shalalala in the morning…
A Mobile è un pomeriggio di lezioni rilassate e giochi. Passo un’ora in mezzo a un gruppo di nane tra canti, balli e girotondi. Ci buttiamo per terra, diventiamo gatti, soli e farfalle.
Il trapezio. Aziza. Rabia e le sue clave. Discorsi tra donne. Breishna, i suoi trent’anni così diversi dai miei. Il dito magico di un supereroe bruxellois trasforma tutti in maghi. Persino Faharad, il taxidriver.
La sera Houssein, il nostro nuovo amico dottore, ha fatto preparare il palao special afghan per noi. Si parla di Afghanistan, di politica e di progetti futuri.
Ed è subito sera.

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Mardi
7h30: départ (prévu) pour le centre de detention jouvenil de Kabul.
Avant c’est l’angoisse (je n’avais jamais été fouillée comme ça..) après le chaos.
Tous parlent, veulent donner leur avis et finalement on découvre qu’on va jouer trois fois en deux heures – vous commencez dans 5 minutes!
Je rentre dans une salle de 10 mt carrée bourrée de 110 garçons… (…)
C’est beau, c’est dur. Sans doute, c’est vrai.
Ils ont envie de tout peter et nous ne sommes certainement pas un traitement rélax. Mais c’est très drôle, les nez rouges rebondissent au milieu de fils barbelés et de kalashnikov.
On croise même le Ministre de la Justice, lui aussi en visite: la comédie et la politique se rencontre…simple coincidence ou message subliminal?
En rentrant à Aschiana la fatigue nous annulle.
Mais: encore un autre spectacle!
Et: plus de la moitié du spectacle se passe sous la pluie!!
Par ailleurs (privat joke) c’est notre meilleure performance, sans doute!
La princesse, le lapin et le macho espagnol comme vous ne l’avez jamais vus!

Demain c’est mon annif et apparentement les afghans ne fêtent pas trop les annifs (…)

Buonanotte,

Serena