13/02/12
On retourne au camp de refugiers de Mae La. On va probable y passer le plus clair de la semaine. On doit chopper
le pick up local aux suspentions speciales « massage thai » de 10h.
On est un peu use deja. 4 spectacles vendredi 10/01/12. Samedi Paul malade (la grippe ! Idem celle que tu te prends
lors dun humide hiver belge !). Dimanche moi groggy. Un truc plus subtil. On dort pas des masses : la disco a cote de notre piaule
le joue tyrannique jusqu’une heure du mat. Apres on somnolle qqes heures c est deja le jour, on s arrache, on y retourne…
On a un peu de temps pour s offrir un p’tit dej : riz epice aux flammes infernales sur le marcher. Le destin en decide autrement : a peine voguions nous sur notre mob qu un pneu eclata. L arriere cette fois. 3eme crevaison en 4 jours. On abandonne notre mule tetue au bord de la route, ni taxi ni tuk tuk ni rien que des cyclistes birmans. Alors a pieds, pestant et suant sous le soleil levant.
Le pick up juste a temps. 2h de route. Le bruit du moteur couvre la complainte de nos vides estomacs.
On est joyeux, on a les yeux cernes, on est Clown et Magicien sans Frontiere, on y va.
Je porpose a Paul de chanter la Brabaconne mais il ne la connait pas.
On debarque a Mai La a midi. L heure chaude.

Mai La : 10 km de huttes coincees entre les fils barbeles et les falaises rocheuses coiffees de jungle.
Ville prisonniere. Prisonniere de qui ? De la folie meurtriere d une guerre ethnique.
Armee birmane devastant le pays karen.
Karens fuyant par dizaines de milliers au dela de la frontiere thai. Parques la a Mai La, 50 000 sur un confeti de jungle.

On s enfourne dans le camp en cati mini (Paul n a tjs pas de laisser passer officiel), on boit 6 ou 7 litres de the
chez le leader du camp en 10 minutes. Ainsi qu un biscuit rance et dur, en route pour le spectacle. Un mec jovial nous guide dans les
ruelles tortueuses. Ruelles en terre qui serpentent entre les huttes en bambou. On se croirait dans une ville medievale
d’Asie du sud-est. On suit notre guide via son haleine alcoolisee vu que, tours et detours, on le perd de vue.
Nous y voila : une vaste ecole. Des centaines de gamins. Des momes aux ados. Et profs. Un tableau noir,
trois craies, beaucoup de poussiere, 9 enfants au metre carre. Fait chaud.

Paul se change vite fait derrier le tableau noir. Une chouette loge. En calcon de l autre cote du tableau noir il est la face cachee de l instruction, clown impertinant qui sauve le monde par le rire.

On va s enfiler 2 spectacles de 1h1/2 chacun, a 4h on attrape le pick up retour. 25 personnes tassees pour les 14 places disponibles.
6 heure nous revoila au point de depart. On a rien manger, on va se jetter une biere…Et la on se raconte notre journee.
Puis retour au marche et au riz infernal. C est roots, c est dur et c est bon d etre la.