09/02/09
Rendez vous avec Som Ya Thum. Il m’embarque a la fete de la pagode buddhiste de son quartier.
2eme fete breughelienne en 2 jours. Il me reste a apprendre le flamand et pourrai m’en aller performer a Sluis- terre de mes ancetres.
Spectacle prevu a 19h. Aura lieu vers 22h.
Les autorites locales me recoivent avec maintes courbettes, the, coca cola, gateaux, riz gluant…On a installe une natte d’honneur au milieu du temple buddhiste fraichement relooke. Overdose de neons. Ca ressemble aux Champs Elysees
10 secondes avant le nouvel-an.

Lorsque le Nieme grade m’offre le Nieme gateau, sa mitraillette en bandoulliere, une furieuse envie de hurler vive l’anarchie me saisit.
L’eus je fait ne me serais pas retrouve les fers aux pieds : 3 metres derriere nous une sono clinquant neuve vocifere sans relache. Pour une fois je percois 2 mots : Sylvain, Belgium.

Me dis que je vais en profiter pour me preparer…Que neni : des dizaines de momes attroupes commentent mes moindres faits et gestes. Et je dois changer de chemisette. Pas faire ca au milieu du temple, non ?
Une seule activite m’est accesible : compter le nombre de fois que surgit mon nom.
J’etablis une moyenne d’une fois toutes les 2 minutes. Pendant 3 heures.
La gloire est un disque raye pousse au max.
Et soudain, vite, vite, c’est a toi. Un militaire se saisit de ma valise, un autre ramasse ma veste, j’attends le palanquin qui me transportera, mais non…Faut marcher…

Nous fendons les 3000 personnes aglutinees devant la scene, des bras m’y hissent, l’orchestre traditionnel est deja la qui joue depuis des heures. La sono est tant pourrie que les sirupeuses ballades birmanes semblent l’aviation US
attaquant en pique l’ultime bastion de Saddam Hussein.
La scene est encore dans la penombre, fissa me depouille de ma chemise et ils me ballancent tous les projos.
La voix enrouee de la sono eructe « Sylvain, Belgium », tonnerre d’applaudissements, je suis presque nu…
J’envisage serieusement de fonder Pussycat Dolls sans Frontiere.

Et puis…Et puis je sais plus. Toutes les divinites dragons et demons des legendes birmanes vont se pencher sur moi, me couvrir avec amour une heure durant, m’eviter de me noyer dans ma sueur et dans le ridicule.
Mes pieds s’enracinent dans le royaume souterrain des rois-dragons, le Patal, ma tete affleure au paradis Tushita
ou meditait le Buddha avant sa descente en ce monde, je deviens la Belgique grande et belle de la Brabanconne…
Mais non enfin, je suis la grenouille qui se pred pour le boeuf, l’elephant , la baleine…
L’inestimable cadeau que m’offre ce public est d’y croire pus fort que moi…

A mi-parcourt se produira un incident…J’en fremis encore. J’en fremirai chaque fois que ma pensee se perchera dessus. Pour les siecles des siecles.
Y faut savoir : en Birmanie quasi tous les hommes, des bambins aux vieillards portent le loundgi, un large cylindre de tissu qu’ils nouent autour de la taille en guise de pantalon. Ca leur fait une jupe. Typique, traditionnel et tres beaux.
Je fais venir sur scene 2 bambins. Disons 10 et 6 ans. Dans ces eaux.
Tous 3 nous faisons disparaitre un petit foulard. Nous le cherchons et soudain je pretends le voir dans le T shirt du gamin sur ma gauche, glisse ma main gauche sous son T shirt et l’en fait jaillir.De la main droite. Telle est la trame.
Donc le foulard vient de disparaitre, je m’accroupis devant le bambin, le plus petit, veut passer ma main gauche sous son T shirt mais il est rentre sous son loundgi. Je tire un peu dessus pour l’en degager et, ce faisant, le noeud qui le maintient lache prise, son loundgi lui tombe sur les genoux, il n’a pas de calecon, il est tout nu sur scene. Devant 3000
spectateurs. Horrifie je le cache de mon corps, tourne la tete vers les 200 filles du premier rang, leur fais signe de fermer les yeux…Je pense que le mome va se rhabiller mais non il est pris d’un tel fou rire qu’il ne peut rien faire. Je choppe le loundgi, le remonte, le renoue vaille que vaille, on se calme, je m’apprete a reprendre et le truc degringole a nouveau.