12/02/09
A chaque coin de rue dans la cohue et la poussiere de Yangon, ces petits marchands de papayes, decoupees en cubes de 2cm, disposes sur de petites assiettes pur plastoch’.
Papayes offertes d’un rouge tendre que tu connais, que tu reconnais, mais ou, quand fusse ?
Pas rouge sang, non, pas tant tragique. Ni rouge infernal, moins grand guignol.
Ton esprit virevolte a la recherche de cet enigmatique rouge qui parle a ton âme.
Tu cherches, or tu sais : c’est le rouge de la 1ere aube du monde. Celle qui précéda le premier matin clair lui-meme.
Certes je n’y etais pas. Mais je me souviens.
C’est aussi le rouge du Petit Chaperon croise dans la foret profonde ( fus-je loup ou fourmi ce jour la ?)
C’est le rouge-sexe. C’est LA couleur.
Pour sensualiser l’image, pour l’onctuer, pour la lubrifier le petit marchand verse sur les cubes rouge-fondamental de l’eau lustral, sortie de sa petite bassine plastique, avant ca du robinet je presume.
Je prends place sur le tabouret, pour qqes centimes me gave de rouge papaye. 10 fois par jour je me papaise.

Qqe chose me chiffonne : l’eau lustrale…
C’est ca : le Buddha imperturbable dans sa meditation subissant les assauts de Mara dieu de la mort et de l’attachement, le Buddha ne scillant un cil et sort du sol la deesse Phra Taore, elle tord sa chevelure d’ou jaillit l’eau lustrale qui lessiva Mara et ses legions infernales au loin…

Nuit suivant, 1h du mat, l’eau lustrale fait irruption dans mes tripes. Lustrale en entrant, un peu moins a la sortie…
Elle se barre avec ma vie.
Me voila Mara a la seconde meme ou le Buddha atteignit l’illumination et professa la 1ere Noble Verite : tout est impermanence. Maman. Me liquefie, je grellotte de fievre, mes os se caoutchoutisent, mes pensees se paniquisent…
La jeune fille pourpre, Zigu, deesse des latrines (elle, c’est du pantheon taoiste qu’elle sort, mais Chinatown est a deux pas et ici les divinites ont tendance a s’imbriquer sans que cela ne gene personne) me propose une petite aventure scatologique, je suis foutu vais disparaitre a l’egout.
Tout a l’heure, a 8h du mat depart pour un spectacle. D’ici la j’apprendrai comment dire « ou sont les chiottes » en birman
Ca va les faire rire,,,Moi un peu moins. Pince sans rire…Prince sans rire.