Et voilà, le cap est passé en fanfare ici. Avons-nous été à la hauteur du karaoké ? hum hum… en tout cas on a essayé. Les Philippins qui vivent au rez-de-chaussée de la maison nous ont préparé un diner de gala où tout était bon. Et puis on a chanté et dansé. On a fait la fête en mode philippin. Cela restera gravé dans nos mémoires, c’est sûr !

Le 30 decembre, 100 personnes ont été blessees aux Philippines a cause des petards !!

Cela ne nous a pas empêché de nous lever ce matin pour aller jouer –dans un baranguay situé à 1/4h de la ville. Une tonnelle était construite pour l’occasion. A chaque arrivée dans un hameau, nous sommes accueillies par les gens qui sortent de leurs maisons et viennent de partout. Ce moment nous émeut toujours très fort et nous transperce d’une énergie qui nous donne qu’une seule envie, jouer.

Les gens s’installent, ils sont prêts. Nous n’avons plus qu’à nous préparer et le show commence.

Lily fait des blagues à Poppy qui celle-ci réagit en râlant parce qu’elle aime bien râler, le show s’intensifie en jeu, en énergie. Aaah que du bonheur ! Le spectacle grandit, se reinvente a chaque fois avec les personnes rencontrees…

Bonne année à tous !

Virginie et Françoise

On vient de jouer notre avant dernier spectacle. 250 personnes nous attendaient. Nous avons joué dans une chapelle dévastée. Pleine d’energie et de rires. A la fin du spectacle, un garçon nous chante une chanson d’amour en tagalog. Tous s’y mettent. Un espace hors du temps quotidien s’ouvre, comme si plus rien n’avait d’importance que ce moment de partage . Notre assistant MSF est vraiment exceptionnel. Il pense à nous, connaît nos exigence sans qu’on doive les lui expliquer. Luxe vraiment. Que c’est réconfortant dans ce contexte de désolation. A chacun des trajets qui nous mènent sur les lieux de représentations, nous sommes anéanties par les paysages de destruction qui défilent sous nos yeux. Rien, absolument rien n’a été épargné. A chacun de nos spectacles, nous sommes invitées à nous changer dans une maison du barangay. Nous avons donc l’occasion de discuter avec les habitants et puis nous les fréquentons, plus nous découvrons la détresse de ces gens.

Nous realisons que notre mission, bien que courte, fut importante. Elle prend tout son sens apres le traumatisme vecu. Nous ne savons quelle trace nous laissons dans les memoires de ces gens, mais esperons leur insuffler un peu de joie et de soutien.

Notre assistant MSF qui est philippin, Yan, nous a dit ce matin qu’il était heureux de participer à ce projet avec nous car il pouvait voir et entendre tous ces rires et cette joie. Vous savez, ce sont les premiers rires que je vois depuis le typhon Yolanda. Et la mission prend tout son sens. Nous sommes les docteurs du rire, Smile doctors without borders.

Virginie et Francoise