Suite à  notre première mission aux Philippines qui s’est déroulée en juillet dernier, faite d’instants intenses et beaux, nous sommes touchées par la désolation qu’a occasionnée cette nouvelle catastrophe.

Ce sont quelques milliers de familles qui ont perdu un proche en quelques heures, des millions de gens dont la maison fut soufflée par l’intensité du vent et en font des sans-abris, des centaines de blessés qu’il faut soigner en urgence.

Il nous  semble juste d’apporter à ces victimes à nouveau notre énergie, notre cœur, notre présence, afin de les soutenir face à l’horreur de la situation. En tant que clowns, nous voulons essayer d’offrir des moments de rire, de rêve, d’enfance, de Beauté mais aussi un soutien humain aux sinistrés.

Une part de nous a été éprouvée lors de notre première mission, nous n’en sommes pas revenues indemnes. Nous avons vu des situations intolérables dans lesquelles vivaient les enfants. Nous pensions avoir vu le pire mais c’était sans compter sur ce typhon qui a tout dévasté sur son passage.

Nous nous sommes réveillées un matin et avons écouté les informations. Comme dans un mauvais rêve, on y annonçait la catastrophe, les journaux télévisés transmettaient des images du cataclysme. Malgré cette situation de fin du monde, Ô Philippines, pays aux mille sourires, on pouvait encore apercevoir un sourire illuminer le visage de ces gens …Et ce fut un électrochoc,  c’est comme si notre clown nous y attendait et que nous n’avions plus qu’à réenfiler notre  costume et faire ce que nous avions à faire : faire rire.

Bien sûr, nous éprouvons  quelques inquiétudes. Nous ne savons pas dans quelle horreur nous allons nous plonger. Nous nous frotterons à des environnements très durs, qui peuvent nous meurtrir aussi mais nous pensons que le rire permet de dépasser cet état de choses.

Les Philippines, pays déjà blessé  par l’injuste marche du monde, par ce que l’homme y a instauré depuis des siècles, est maintenant brisé par la violence de la nature. Face à tant de misères, on ne peut qu’opposer un élan foudroyant vers la vie. C’est ce que nous tenterons de faire : poser un acte poétique qui fasse oublier un instant les épreuves du réel.

Françoise et Virginie