Mission Grèce

Thessalonique – 28 mars 2016

Retour à Thessaloniki. Cette fois-ci, nous essayerons coûte que coûte de jouer pour ces 300 réfugiés enfermés sur le port de Thessaloniki, dont on nous a parlé le jour de notre arrivée. Mission quasi impossible ! Quatre heures d’attente, de faux espoirs, de rebondissements administratifs, de labyrinthe kafkaïen avec la police du port, pour finir par obtenir un tampon sur notre papier à l’effigie des clowns. Au moment où l’on allait abandonner, l’autorisation est enfin acceptée et on court pour tout préparer sur place avant le coucher du soleil. Mais pas de photos !

Ils sont là depuis le 16 Mars, dans un endroit caché au fond du port, dans une trentaine de tentes autour d’un hangar. Comme à Idomeni, on voit le linge sécher sur les fils barbelés. Depuis leur arrivée, aucune ONG n’y a jamais accédé, sauf pour les urgences médicales. On sent le pouvoir d’un nez rouge et de beaucoup de patience !

Une rencontre sensationnelle, toute la communauté se montre radieuse et reconnaissante. Même le chef de la police (et le fonctionnaire qui nous a fait moisir des heures pour des papiers et des coup des téléphones !), sont passés en voiture pour épier notre fête avec les gens. Beaucoup de « Cha-cha-cha » des enfants en guise d’au revoir, un coucher de soleil terriblement beau, comme si on était tous en vacances ! On ramène Xabier, en le remerciant pour sa générosité et sa bonne humeur dans cette mission. On lui laisse quelques confettis, des bulles de savon et des nez en mousse, car il continue à jouer quotidiennement avec les enfants (et les adultes) d’Idomeni.

On s’en va avec le coeur rempli d’amour, l’esprit plein des bons souvenirs, l’espoir d’avoir changé un peu quelque chose dans l’esprit de ces gens.

Dans 3 semaines il y a une nouvelle équipe qui arrive, mais l’état d’urgence est tel, la situation change tellement rapidement en quelques jours, qu’on sait qu’ils trouveront une situation totalement différente, des nouveaux camps… Idomeni n’existera probablement plus, peut-être que certaines personnes qu’on a croisées seront déjà relocalisées dans d’autres pays, ou d’autres camps.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y aura toujours du boulot pour les clowns…

Comment les gens réussissent-ils à faire confiance, à donner et recevoir de l’amour, à rire et se réjouir de petites choses de rien du tout, dans cette situation dégradante dans laquelle ils sont jetés ? Quand on pense que la plupart de ces enfants n’ont jamais connu que la guerre et les conflits… Leur force de vie, la force de l’humour nous donnent des ailes et nous nourrissent d’espoir pour persévérer, pour continuer à semer des rires là où il en manque.

EN AVANT LES CLOWNS ! ! ! !

Bisous de l’avion

Flamboia et Gambito

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