Depuis les mines de Marmato, nous prenons un petit bus vers Manizales et nous entrons dans « l’eje cafetero » (région du café ). Nous sommes accueillis par Jean Paul Saumon qui nous accompagnera telle la 4ème roue de la Caravana pour quelques jours. Nous logeons à « Caza Retasos », maison tenue par un groupe d’artistes avec qui Erwan avait monté un spectacle en mars 2012.

Nous donnons là bas deux ateliers de 3h30 pour partager notre vision du clown. Les amis de Caza Retasos sont hyper intéressés par notre démarche et pourraient être dans le futur de précieux artistes locaux à qui proposer une collaboration. Ils reviennent d’ailleurs d’une tournée dans des municipalités isolées du département Caldas où les problèmes de groupes armés et donc de déplacés sont récurrents.

Avec Jean Paul , nous rencontrons Andres qui travaille pour Fe y Alegria (on retombe sur les mêmes organismes, nous avions travaillés avec Fe y Alegria à Ciudad Sucre, au Venezuela, proche de la frontière colombienne). Il nous raconte un peu comment il a commencé à travailler dans le social depuis que son père a disparu quand il était adolescent. Les disparus, très souvent sans aucune raison, sont un des fléaux du peuple colombien. Le plus souvent ce sont des personnes gênantes pour tel ou tel projet mafieux et parfois les corps seront utilisés pour être habiller en guérilleros afin de faire du chiffre dans la lutte contre les guérillas ( voir scandale des « falsos-positivos » : http://fr.wikipedia.org/wiki/Scandale_des_faux_positifs )

Nous jouons devant 700 élèves dans le collège San Luis géré par Fe y Alegria, et au quartier très chaud de Soférino un samedi où ils organisent une fête de cerfs-volants (cometas).
Grâce à Johana, autre contact de Jean Paul, nous jouerons à l’école San José et dans le quartier Alto Galan qui est en train d’être détruit du à un projet immobilier. Jean Paul nous présentera à chaque spectacle et même parfois en clown et accompagné d’autres amis à la connerie indiquée.

Ci-dessous : 1ère série de photos dans les deux colegios… toujours intéressants l’impression que donne les uniformes par rapport à la condition sociale de ceux qui les portent. Et pourtant ces enfants sont bien les voisins de ceux de la prochaine série de photos et sont presque tous les jours confrontés à la violence de leurs quartiers laissés pour compte, gangrénés par le système mafiosi.