Bonjour à tous,

Pour vous partager nos premiers jours, et nos premières impressions, nous avons joué à l’écriture automatique.

Boagodaria Madam! Merci Chismec Chawani, j’ai perdu mon kurde chez les Bulgares. Ca m’a brassé… Wahed, Tnein, Ctlete, Arba, Balalalala…Y a pas grand chose dans ces camps, c’est terne, gris, y a rien à faire ou quoi!! Si y a tant à faire, y a tout à rêver, c’est si court, éphémère…frustrant quand tu donnes un atelier et tu n’atteins pas la complice magie, l’étincelle dans l’oeil de ce petit oublié. Les parents eux, heu, hooo, contents de nous voir oui; mais dans une expression si démunie, eux qui sont encore là après cette fuite alors que tant d’autres sont venus et repartis.
La route à Sofia, c’est humide, y a des pavés, vous connaissez? Vieux trams, trolleys et Alphabet Cyrillique. Mais quand c’est des enseignes clignotantes c’est pas du cyrillique, dis!

Erwan

Sinistres, sourires, d’amour, cimetière, oubli, décadence, fusils, saleté des âmes noires, rouges, le sang désespéré, lumière, orage, sous le temps de rire, sous leurs voiles, femmes, aux lèvres pendantes, hommes démunis, leurs dents en feu, sourire, parapluie, du rouge, des couleurs.
Forteresse d’Europe sous les nuages qui tombent. Engloutissement de ce peuple syrien. Adieu les fraises, la plaine, le souffle des déserts oubliés sous les crasses et leurs meurtres. Des enfants par terre, sous terre, cimetières des rires, de leur ennui, de l’attente, à ne rien faire de plus qu’attendre. Une lettre, l’ONU, les parapluies, les pleurs, le sang, la culpabilité.
Une demi-heure dans la forêt à chercher, des corps de rien, de poussière. Et cette musique… L’appel, l’enfance, les couleurs, l’amour et encore l’amour.

Virginie