28, 29 et 30 septembre – Oradea, Saniob et Ardud

 

Pour nos 3 derniers jours, on va jouer dans la région de Saniob, encore plus proche de la frontière avec la Hongrie. Notre partenaire est encore une fois la fondation autrichienne « Caritas », qui nous héberge dans une maison à côté de l’orphelinat où habitent actuellement plus de 40 enfants.

 

Avant d’arriver à Saniob, on joue dans l’école publique de Oradea, puis l’après-midi on anime un atelier pour 30 enfants. Nous sommes surprises de découvrir que tous parlent hongrois, et même si nous sommes dans une école publique roumaine, il me semble qu’elle est occupée par la communauté hongroise. Pendant l’atelier, je rencontre un garçon vénézuelien et deux filles d’origines italiennes, et quand je leur demande s’ils parlent roumain, ils me répondent qu’ils ne parlent qu’hongrois…Bizarre !

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En début de soirée, on arrive à Saniob et on est accueilli par Séraphina (une sœur aux yeux brillants) qui nous attend avec un immense sourire, en affirmant qu’elle aime les clowns et qu’elle-même se déguise en clown pour animer les fêtes avec les enfants de l’orphelinat.

Le lendemain on joue le matin et l’après-midi à l’école primaire d’Ardud. Sur la route qui accède à ce petit village, on peut voir des maisons très pauvres, juste à côté de grands palaces construits par les Rroms (Tziganes). Ce qui est frappant, c’est que dans la plupart des maisons il n’y a personne, parfois les familles habitent en caravane ou dans des petites maisons à côté du « Palace ». Les gens avec qui on parle nous expliquent qu’ils n’habitent presque jamais dans ces grandes maisons et qu’elles servent juste pour montrer leur prestige ! Difficile à comprendre…

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Notre contact avec les enfants se passe tellement bien, qu’à la fin de la deuxième session ils nous attendent pour chanter encore une fois la chanson du spectacle. On fait un chœur animé par des chorégraphies qu’ils inventent.

 

Le dernier jour de notre mission finit en beauté ! Le matin, on anime un atelier pour les employés de l’orphelinat. Deux ados et un enfant participent avec les 12 adultes (les secrétaires, les cuisinières, le gardien, les assistantes sociales, les accompagnatrices des enfants, les deux sœurs qui administrent l’orphelinat) tous s’ouvrent aux jeux qu’on propose de petit à petit. La rigolade ne tarde pas à venir dès que quelqu’un se trompe dans les règles du jeu. Le contact des yeux, les mouvement inhabituels, les jeux enfantins semblent amener une sorte de soulagement et de légèreté au groupe.

 

L’assistante sociale nous remercie infiniment, en soulignant l’importance de notre travail et nous demande jusqu’à quand on va rester dans la région, car elle essaye de faire le même type de travail, surtout avec le groupe de femmes qui accompagnent les enfants. Elle nous raconte que les enfants sont extrêmement cruels, tant dans les actions que dans les mots, et cela fait beaucoup souffrir leurs accompagnatrices.

 

L’après-midi, dans le gymnase de sports de Saniob, le spectacle réunit les enfants et adultes du village, et avant d’entrer dans le gymnase, on improvise avec les enfants qui attendent et on appelle des gens du village qui passaient.

 

Pour conclure le spectacle, on fait appel (en chantant) à notre invitée d’honneur : Séraphina est surprise par l’appel, mais nous rejoint sur le « plateau » avec sa joie habituelle ! Alors on conclut le spectacle en chantant avec les enfants, et Séraphina participe à la chorégraphie crée par Hannah et Eva !

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L’atelier avec les enfants est aussi un moment de partage plus approfondi, car on se connaît déjà -depuis jeudi soir on partage presque tous les repas- il y a donc une sorte de familiarité entre nous. On décide de leur donner le matériel de cirque qu’on avait reçu comme donation d’un magasin à Vienne. On en a laissé une partie à Tipar avec l’asso Satu Nostru, et l’autre partie va rester avec les enfants de Saniob, qui ont su profiter énormément des heures d’atelier.

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Demain on prend la route et notre mission sera finie, mais il y a une grande possibilité d’un retour d’Eva et Hannah pour développer d’autres ateliers plus longs, car le groupe d’employés en a fait la demande à Séraphina.

 

J’espère que le plaisir et la légèreté savourés dans ces échanges continueront à se propager jusqu’à la prochaine mission.