Kaffrine

Nous partons direction Kaffrine, gare routière, petit café, dej et nous trouvons notre bus. Ici, on attend que le bus soit plein avant de prendre la route. Donc nous attendons…3H plus tard on démarre, cale, redémarre dans un fourgon peu prometteur… c’est parti, serrée, il fait chaud, on contemple la route. Nous quittons Dakar. La nuit tombe. Une route chaotique, un peu tendue, mes lèvres s’en souviendront…encore plus concentrée sur la route que le chauffeur, on s’accroche. Nous arrivons vers 21H. Accueillies par Babacar de l’Ong, un des acteurs de l’association avec sa femme italienne, Eleonora, enceinte de 6 mois et magnifique. Il fait une chaleur extrême, nous arrivons dans le lieu de l’assos, où nous dormirons tant bien que mal, douche sur douche, immobile pour ne pas créer de contractions musculaires.. . Maitrise et méditation, il fait chaud, très chaud. Le lendemain nous rencontrons Eléonore, et nous partons avec babacar en pick up à travers la petite ville de Kaffrine. Nous sommes en clowns, vives, saluons la population, telles des ministres, c’est très drôle d’observer ces gens sortir de leur quotidien à la vue de nos minois et accoutrements surprenant. Imaginez 2 toubabs en clown et notre Patricia en clown déclamant en wolof. On chante, rit, nous arrivons sur le lieu du spectacle dans la poussière sur un terrain ensablé entouré de petites cases avec quelques grands baobabs nous assurant un peu d’ombre vitale. Il fait 43°. C’est l’heure de la prière, nous nous faisons discrète…relativement. Quelques bancs, quelques personnes assises, interloquées. Du jamais vu. La prière s’achève ; on est déjà en sueur et la stupeur, une horde d’enfants sortie de nulle part accourt de tout côté, 100, 200, plus de 400 enfants courent vers nous, sourire sorti, rire, mains tendues… On se regarde, le spectacle a déjà commencé. Nous installons le rideau, nous sommes en jeu, ils sont tous là assis autour, très disciplinés en écoute et observation de nos moindres mouvements. L’attention est totale. Nous jouons, prenons le temps, donnons une énergie phénoménale sous un soleil de plomb sans vent pour nous rafraichir. La magie opère, le public est conquis, il s‘esclaffe, comprend nos codes, les situations jouées. Hallucine sur le bâton du diable. Le spectacle est terminé. Il reste là, ils attendent encore et ne veulent plus partir. Nous tentons un dernier porté, la tête tourne, nous réussissons notre trio aérien. Sans transition, nous faisons des portés avec eux, dansons avec eux, la joie est totale. Nous repartons dans le pick up, les enfants courent après, crient… Silence, contemplation…nous nous regardons toutes les 3. Mission accomplie. La joie est immense, un stade est à nouveau dépassé. Nous comprenons que la mission ne fait que commencer. Il est là notre public, il faut organiser une tournée hors Dakar, là où il n’y a absolument rien. Là où ils découvrent le spectacle pour la 1ère fois. Touchant, l’histoire d’amour avec le Sénégal commence. Après une douche bien méritée, nous allons trinquer à cette réussite, 3 gazelles pour 3 gazelles. Nos yeux pétillent, nous avons tant à faire. Nous imaginons partir en vélo, parcourir les villages, aller où le vent nous mène. Nous pensons élargir à la Guinée Bissau (pays natal de Patricia), au Cap vert. Travailler et récolter les sous pour. Le trio a une force étonnante. Il n’y a pas de hasard, nous nous sommes rencontrées, cette mission s’est faite rapidement, 3 énergies, 3 apports, 3 femmes différentes pour former un trio ensoleillé et percussif. Lien, force et évidence. Ce n’est que le début.

Nous repartons le lendemain matin tôt, décidons de prendre un gros bus, le voyage est beau, je m’endors me réveille, me rendors, tous ces visages, cette beauté des gens, leur peau magnifique, les regards amicaux, ce paysage, je songe, observe, souris, j’imagine, rêve… le départ est proche, mon cœur reste ici.
Alex

Hello vous,
Alex, notre écrivaine du trio !
Ses mots sont beaux, justes, coulants, ils résument bien notre esprit.
Il y a à faire à Kaffrine, y a à rencontrer, y a à échanger, partager, vivre quoi!
Ce projet est beau parce que chacune apporte, porte, ouvre son cœur.
Ce spectacle est beau parce que nous vivons ce que nous jouons.
Trois personnages avec des caractères universels, une hiérarchie où tout un chacun peut s’y reconnaître et en rire…ce qui permet d’oublier et de rêver ensemble.

Après le spectacle , moment magique passé avec les enfants entourés d’adultes, de femmes, d’handicapés, d’adolescents, d’une sono et trois énormes baffles qui explosent à tue-tête le même morceau, des images suspendues, inoubliables, Alex et moi, chacune dans notre bulle à prendre du temps avec ces êtres en demande, les yeux qui sourient, le sourire qui brille…je m’arrête un instant regarde la scène et me dis « WAOUUUU, c’est merveilleux cette simplicité d’échange ».

Encore merci à vous les clowns, merci à vous, toi toi et toi grâce à cette belle famille cmsfienne, j’ai pu vivre une super mission qui a de l’avenir en perspective !

Photos vont arriver bientôt bientôt !

Je vous embrasse bien fortzoé