5 fevrier 2019, jour 2

Aujourd’hui on s’est reveillé à Ukhia, petite ville pas loin du camp et à 7h on était sur la route prets pour commencer une journée bien chargée. Arrivés au camp, on a eu tout de suite une belle surprise: on avait à disposition un espace pour nous changer et pour laisser les affaires, ainsi que … une scène ! Un petit theatre avait été construit pour nous! Un espace bien delimité et des baches en plastique avaient été posées pour nous et pour faire assoir les enfants sur un terrain de sable qui sans cela aurait fait beaucoup de poussière.

On a joué sur la place qui sert à l’un des marché du camp, au milieu des petites baraques en bambous où l’on peut trouver des fruits, des chips mais aussi un tas d’autres choses. Cette fois-ci c’était 400 personnes entre enfants et adultes (mais presque pas de femmes, comme pour le show du premier jour) qui étaient plein d’envie d’assister au spectacle. On s’est amusé, le public a repondu très bien jusqu’au moment où un coup de pied aux fesses d’Ale a crée une forte exitacion génerale assez inatendue. Tout le monde s’est bien marré mais les enfants avaient commencé à se lever et se poussaient pour rentrer sur scène. Heureusement nous avons réussi a les calmer (avec l’aide des volontaires locaux) et le show a pu continuer dans la bonne ambiance. Vers la fin, un autre moment de grande excitacion du public s’est reproduit (pendant le numero de jonglage avec les grosses balles) et nous a fait prendre conscience qu’il faudra etre tres attentifs, surtout quand il y a autant de monde, et savoir calmer le jeu à temps. Finalement tout s’est bien passé, on a bien geré la situation et l’equipe locale a été fantastique, on a bien terminé le spectacle dans une très bonne ambiance et on est reparti pour enchainer sur une animation dans la salle d’attente de l’hopital.

Dans cet autre lieu, l’ambiance et le jeu sont differents par rapport à la rue. L’espace est plus petit, il y a plus de femmes, enfants et adultes. On a improvisé et melangé des numéros en solo et des morceaux du spectacle. Nous avons commencé par colorier quelques personnes avec des nez d’un beau rouge clownesque et la salle qui, au début était à moitié vide s’est vite remplie de passants, patients en attente et volontaires de l’equipe.

Aprés cette matinée bien remplie, une pause était bien meritée pour manger et récupérer des forces. Premiere rencontre avec la cuisine locale ; du feu sous forme de riz, tellement piquante qu’on en pleurait, mon estomac était une boule brulante jusqu’au soir! Et avec tout ça dans le ventre, nous sommes repartis pour une autre animation, dans la salle d’attente d’un autre hopital: beaucoup de gens, peu d’espace. Nous avons commencé tout en douceur en jouant de la musique, puis par de petits numeros en solo et aussi un peu d’acrobatie qui m’a bien rappellé le choc culturel culinaire du midi. Image perturbante et touchante au meme temps : quatre femmes complétement voilées de la tete au pied dont on voyait seulement les yeux étaient assises en premiere file, juste devant nous. Je ne savait pas vraiment comment me relationer face à elles, chaque mouvement qui allait dans leur direction les faissait reculer, petite tension et stress de ma part qui à tout de suite disparu quand j’ai entendu que derrière le tissus qui cachaient leurs visages, elles rigolaient!

Belle journée, epuisante et riche, terminé par un échange qui m’a beaucoup touché ; j’ai demandé à l’equipe locale de m’apprendre une chanson facile dans leur langue pour pouvoir la jouer aux enfants. ils ont alors tout de suite appellé Yassin, le chanteur du camp, un garçon de notre age à la voix magnifique qui nous a offert en cadeau une chanson traditionnelle Rohingya qui parle de l’exode de leur peuple forcé a quitter leurs maisons et leur terre. Shukuria les amis et copains de route! À demain!

Stefano

Mercredi, 6 février 2019, Ukhia, Cox’s bazar, Bangladesh.

Pour des raisons de sécurité, nous prenons la route à 6h30 pour les camps. Cela fait deux jours qu’il y a pas mal des bouchons sur la route entre Ukhia et le camp. Mécontents de l’heure matinale mais heureux de n’avoir pas l’estomac ballonné par le trafic infernal, nous arrivons à la section santé mentale de Msf Belgique accompagnés de Maria et Sara qui travaillent dans cette section. A 10h30, nous commençons un workshop pour une vingtaine de personnes volontaires royinghas et bangalaises dont la plupart utilisent le theatre comme moyen de sensibilisation pour la santé dans le camp. Etant entourés de Bambous, j’ai l’idée d’en demander une dizaine pour un exercice. Une équipe logistique coupe alors de fins bambous qui nous serviront plus tard dans l’atelier.

En matinée, on m’avait annoncé que la moitié du groupe serait constitué de femmes mais il y eu seulement trois femmes présentes. Nous avions tout de meme réfléchit à éviter le contact physique lors des jeux pour leur permettre de participer.  

Nous nous sommes bien amusés pendant le workshop et à 13h30 à leur plus grand regret, nous nous sommes arrêtés pour manger et nous préparé pour le spectacle sur le terrain face à l’orphelinat. Notre scène avait une fois de plus été préparée à l’avance et 500 personnes étaient présente pour le Show.Tel est ma surprise, lorsque un moment j’aperçois deux femmes dans le public qui ont ensuite disparues parmi les hommes.

Nous avons été très satisfait de notre spectacle aujourd’hui et garderons un beau souvenir de cette partie du camp. 

Une de notre plus belle journée.

Au retour, la route était dégagée des perturbations et l’équipe ravie de notre visite.

Claire

07/02/2019

Dernier jour avant la pause !

Aujourd’hui on passe dans les mains d’une autre section de MSF, le groupe du Pays Bas.

Quand notre référent de la matinée viens nous prendre on découvre que l’on a un workshop ( on savait pas vraiment ce qu’on allait faire pour la matinée jusqu’à ce moment ) .

Claire se sent pas trop bien donc décide de rester à la Guest house, donc moi et Stefano on se dirige dans une nouvelle zone où l’on a pas encore été, camp 4 ou 5 ? 

Et on trouve une cinquantaine d’opérateurs Rohingyas qui nous attendaient dans une petite cabane ( petite pour les 50 personés ). 

On décide avec Stefano de diviser le groupe en deux et…. voila que malgré le numéro excessif de participants on a passé un super moment de partage avec ces gens et en plus à la fin il y a eu des autres personnes qui se sont ajoutées mais pas des soucis on a réussi à les intégrer dans l’atelier et passer un bon moment pour tout le monde ! 

L’après midi, nous sommes allés dans un hôpital pour faire des animations dans les différentes sections et l’équipe de MSF nous montre un salle pour nous changer.. Avec Stefano on discute des tours à faire dans l’ hopital et on se dit de prendre juste un peu de maquillage rouge pour faire un nez rouge aux enfants…. Sortis de notre loge, nous n’avons pas eu encore le temps de commencer nos impro’s que l’on se retrouve déjà entourés de beaucoup des gens, femmes, hommes, enfants, et on s’installe dans une petite cour et on décide de montré dans cet endroit nos numéros de jonglerie, magie, clowneries, musique ballons acrobatie et plus….. Eh bien, on est resté 50 minutes à improviser un spectacle avec le public qui est resté toujours le meme et qui a augmenté de plus en plus ! C’était hyper satisfaisant et même notre responsable de MSF nous a dit qu’elle a jamais vu les adultes rigoler autant !!

Après on est filé à la guest house vite parce que sinon ça allait commencer le trafic lourd et on n’allait pas arriver à temps pour repartir à Cox’s Bazar ville l’après midi.

Arrivé.es à la guest house l’équipe de MSF nous déconseille de prendre la route en fin d’après midi donc on décide de rester ici… Finalement on est bien là et on s’entend bien avec le groupe et l’endroit est joli… Donc on décide de faire un match de badminton et de se détendre pour profiter de notre soirée et bien commencer notre jour OFF de demain !

Alessandro

09 fevrier 

Aujourd’hui workshop à l’hopital de Cox’s Bazar. Une trentaine entre infirmiers et infirmieres ont jouè avec nous pendant trois heures. Nous avons porposé des jeux, des exercices de theatre et des moment de partage de ce que ils-elles avaient vecu pendant l’activité. Tout cela a eté assez different par rapport aux workshops donnés dans le camp, probablement parce que il y avait une grande majorité de femmes bengali (les autres participants etaient en grand partie hommes rohingya): Nous avions déjà remarqué, en travaillant avec des hommes, qu’ils n’avait pas une grande familiarité avec leur corps et avec les jeux; nos participantes aujourd’hui étaient encore plus timides et avaient moins de facilité à se laisser aller, à rentrer dans les jeux et s’amuser. J’ai eu l’impression de devoir pousser un peu le group pour que l’energie ne baisse pas trop et pour que les jeux soient joués.

Malgré tout, tout le monde s’est amusé et on a eu des bons feedbacks, nous avons vu leur visage s’ouvrire et leur corps plus disponibles et ouverts, nous les avons entendu rigoler et il y a eu des beaux moment de jeu et de partage. De notre part, nous avons eu un moment de difficulté quand j’aurais voulu proposer un où il faut courir, mobiliser tout le corps, bouger un peu plus. Pas grave, les idées ne nous manquaient pas et nous avons proposé autres choses. Ils ont appris Javi Javi, nous avons joué au roi et au bouffon (un jeu où un roi marche suivi par son bouffon qui se moque de lui, le but du jeu c’est que le roi ne s’aperçoive pas de ce que le bouffon fait) et d’autres jeux qui les ont «rafraîchis» et qui leur ont donné une bonne énergie positive et quand on travail dans un hôpital, ça ne peut que faire du bien.

Après le travail on a enfin pu profiter de la plage la plus longue du monde! Nous nous ne nommes pas baignés (l’eau de l’ocean est encore froid) mais nous avons terminé la journée avec un bon match de beach volley au coucher du soleil!

Stefano

Dimanche 10 février 2019

A 10h30, nous avions rendez-vous avec l’équipe de Medicos sin fronteras, vous l’avez compris ; MSF espagnol.

Nous nous étions préparé à faire des animations dans leurs centres sur les camps. Nous nous rendons aux bureaux de Msf Belgium, depuis lesquelles nous chargeons la camionnette de notre matériel.

Arrivés aux bureaux espagnoles, avec qui nous avons fait connaissance, l’équipe nous communique que nous

ne pouvons plus partir aux camps aujourd’hui. La route a été barrée et le temps d’y arriver, il sera temps de repartir. Mais heureusement, on nous apaise de cette nouvelle avec du bon café italien. 

Donc nous optons pour nous organiser un logement plus près des camps pour les jours à venir et d’aller rencontrer Charbel de Terres des Hommes. Nous rencontrons l’équipe qui nous accompagnera dans leurs  » Children safety space » sur les camps et définissons le planning pour la suite. C’est donc une Journée communication/organisation et … Shopping! Nous découvrons également les Shouks de Cox’s bazar, les bons plats épicés du pays. Ainsi que le jeu de carte qu’Alessandro essaye de nous faire jouer depuis le début du voyage : Le Barbu!

Comme on dit, demain est un autre jour…

Claire

Lundi 11 février 2019

Dans l’hôpital de Cox’s Bazar

Saddar

Nous voila devant une journée qui se présente longue et dans des conditions difficiles…

Nous étions déjà passé il y a deux jours dans l’hôpital de Saddar à Cox’s bazar pour un workshop avec le personnel et on a vu un endroit sale, où il y a plus au moins 700 personnes hospitalisés par nuit mais par contre pour seulement 250 lits …

On s’était préparé les trois pour une grosse journée composé de deux animations, chacune de 2h, une le matin et l’autre l’après midi, dans plusieurs endroits repartis de l’hôpital.

Arrivé on se revoit devant cette ambiance lourde, où deja à y être dedans on se sens pas bien… Mais pas grave, on se change , on prends une bonne inspiration et… On commence avec la patate ! 

Pendant notre visite on avait des responsables qui nous accompagnait et qui nous disait où s’arrêter pour faire dans les animations… Dans un couloir, dans le repart de pédiatrie…

n’importe quel endroit où l’on s’arrête, on s’est vite fait entouré de patients, personnel médical ou curieux qui s’arrêtent et qui veulent être avec nous … On sait pas comment mais dans les animations quelque chose de magique se passe.

Avec notre arrivée inattendue et malgré l’ambiance assez lourde de l’hôpital nous avons réussi, pour juste un peu à transformer la lourdeur de cet endroit, je le voyais dans le visage des gens, dans leurs yeux, où il y avait avant des expressions fermés après notre passage ça devenait des gros sourire, nous on avait oublié où on étaient et notre public avec nous !

Tous les trois à la fin journée on a vu  que c’était beaucoup plus facile  de ce qu’on pensait au début…. J’ai l’impression que notre promenade dans l’hôpital ça leur a fait trop du bien et je peux me considérer satisfait de notre journée !

De Cox’s Bazar avec un sourire,

Alessandro