Mission Grèce

Clowneries chez les militaires

Nea Kavala – 26 mars 2016

Pour les derniers jours de notre mission, nous voulons connaître mieux les camps militaires, ces camps où sont emmenés les réfugiés depuis Idomeni. Afin de changer les idées des enfants « enfermés » là, mais aussi pour connaître leur situation et ouvrir la porte aux missions suivantes.

Notre première destination est le camp de Nea Kavala, juste à côté de la ville de Polykastro. On vous a parlé de Polykastro ? une petite ville transformée en bureau géant des ONGs, impossible d’y faire un pas sans croiser des européens cherchant du wifi avec leur mac rempli d’informations humanitaires…. et aussi une ville représentative de l’esprit des Grecs face à cette crise : solidaires et plein de compassion pour les réfugiés, invitant ceux-ci à leur table de restaurant, les commerçants faisant des réductions (dans les restaurants mais aussi les pharmacies, etc…) aux humanitaires. Une solidarité et un humanisme qui ne nous ont pas paru tant répandus lors de notre mission dans les camps français dans la région de Calais.

Le « Big Boss » de Nea Kavala, qui nous reçoit après des négociations interminables avec les gardes de l’entrée, paraît sorti d’un film américain : lunettes de soleil, démarche arquée, il ne manque que le cigare aux lèvres ! Grand prince, il nous autorise à revenir l’après-midi pour faire notre spectacle, avec l’interdiction stricte de s’approcher des tentes et de faire des photos. Xabier, notre clown-assistant basque, est de nouveau de la partie, et sa présence allège beaucoup notre travail et nous permet d’être plus libre de clowner.

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Comme nous avons maintenant l’habitude d’aller à la rencontre de la communauté, de parler en arabe pour présenter notre arrivée, pour les inviter à voir le spectacle, faire le cercle, s’asseoir… et que cette fois-ci toute déplacement à l’intérieur du camp est interdit, on ne sait pas trop comment ça va se dérouler. Finalement tout se passe à merveille, les appels de trombone de Gambito rameutent la population, le bouche à oreille fonctionne bien. Adultes comme enfants ont envie d’un spectacle pour briser le quotidien, tous sont donc au rendez-vous ! Une brève pause s’impose au milieu de la représentation, lorsque les adultes, pour ramener au calme un groupe d’enfants qui se battent, commencent à faire plus de bruit qu’eux ! Mais tout revient au « calme », et le spectacle se finit en beauté.

Pendant la chanson finale, un petit garçon danse avec Flamboia, une petite fille avec Gambito. Des adolescents nous interpellent, nous parlent de la Macédoine, et Flamboia essaie de refaire le tour de magie, pour les faire disparaître et envoyer par les airs en Macédoine. Éclat de rire général ! On nous demande souvent « Makedonia borders open ? » mais on ne comprend pas encore bien pourquoi….

Un petit détour par Idomeni pour amener des vêtements et chaussures à la famille de Halid, notre petit partenaire au sifflet. On peut remarquer qu’il y a moins de monde dans le camp qu’à notre arrivée la semaine dernière.

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