Répondant à un appel cmsfien lancé par Fanny il y a quelques temps, Betty, Colibri, Gazoline, Pouf et Poppy se sont réunies, chaussées de leurs nez rouges, habitées de leur joie et ragaillardies par cette énergie que l’on a rien qu’en imaginant qu’on va rencontrer des enfants. Leurs objectifs? Jouer le 31 décembre un spectacle au Samu Social de Neder-over-Hembeek l’après-midi et animer la soirée prévue à la Source à Bruxelles.

Pour ce faire, les triplettes girls s’étaient retrouvées quelques jours auparavant chez Maître Kevin qui, inspiré par ses nombreuses expériences, a ficelé un spectacle en deux temps trois mouvements. Un cerceau par-ci, un accident de bus par-là, une femme très très forte là également et une chanson rythmée (Zoum Gali gali Zoum!!!)  pour parachever le spectacle.

The D-Day, le 31 décembre donc, nous voici sur le premier lieu, le Samu de Neder. Le public ( +/-50 enfants et autant de parents), nous dit-on, vient du monde entier et est en attente de légalisation de statut. Leur passage en ces lieux est souvent bref, ce qui nous laisse dire qu’on pourra y retourner régulièrement ;-).
On nous installe dans un bureau pour nous préparer et déjà, Nemo, apprenti-photographe et fils Isabelle, se fait discret et immortalise ce moment de préparation.
15h30! C’est l’heure! Les enfants sont prêts, les parents aussi et l’équipe du Samu également! Bref tout le monde est là.
Nous, on est excitée comme des puces et impatientes d’y être. C’est que c’est le baptême de l’air pour certaines d’entre nous!

Nous entrons sur scène et déjà les enfants (et les parents) ont le sourire aux lèvres. Ils nous attendent, c’est sûr. Et toujours la même magie qui s’opère : un sourire, un regard, des coeurs qui fondent, un extraordinaire bonheur qui laissera des traces pendant longtemps et aussi ce sentiment d’être là au bon moment, au bon endroit.

Le spectacle débute et déjà les enfants s’esclaffent. Très vite, nous trouvons nos rôles dans ce quintet qui joue pour la première fois ensemble. Plusieurs fois durant le spectacle, tous les enfants sont invités à venir sur scène, tantôt pour embarquer dans un bus, tantôt pour souffler sur Pouf ou encore pour chanter avec nous. Les parents, plus discrets, fiers comme Artaban ne manqueront cependant pas de faire des photos de leurs rejetons.
Le spectacle a duré une heure et a rempli sa mission : abolir la distance entre deux personnes et y laisser la place au rire.

Le soir, le programme est un peu différent. En effet, nous allons à la Source pour animer la soirée / repas  organisée pour des familles précarisées et des SDF. L’équipe de bénévoles qui préparait le repas nous a réservé un accueil des plus chaleureux.
80 personnes étaient attendues.Vite, le temps de retoucher le maquillage et de réajuster nos costumes (on ne s’est pas changé entre les deux) que déjà à 18h30 pétantes, les portes du lieu se sont ouvertes.

Équipées de nos brosses (pour enlever les peluches sur les vêtements ou balayer devant eux), de nos rouleaux à tapisser (pour les masser), de nos pinceaux (pour recoiffer les sourcils), de nos ballons, nous les accueillons et les dirigeons vers leurs places.
Autre lieu, autre ambiance. En trois heures d’animation, nous aurons eu le temps d’observer leur solitude, leur regard perdu dans on ne sait quelle pensée, le poids de la vie sur les épaules, d’entendre leur silence et les « maux » non prononcés.
Cependant, le temps de cette soirée, le temps de nos interventions plus individualisées, de nos chansons personnalisées, nous avons envie de croire en la magie du clown. En effet, des visages fermés et méfiants se sont peu à peu adoucis et on a même pu voir un sourire fleurir. Des langues se délient et racontent la vie. La vie d’avant, la vie de maintenant. Et pour nous aussi, cette magie a fonctionné. Nous sommes parties de là le cœur et l’âme emplis de la douceur profonde de ces gens. Des noms raisonnent encore dans nos têtes, Marc, Antagona, Mohamed, John … et avec eux, cette envie profonde de les revoir, de continuer le rire là où on l’a laissé.
Aussi, est venu nous accompagner dans cette belle aventure, Wim, le mari d’Isabelle (Famille d’artistes éh oui!). Wim a fait quelque chose d’extraordinaire :  il s’est mis dans un coin, il a sorti ses aquarelles, son bloc de dessin et durant toute la soirée, il a dessiné les gens, la vie qui l’entourait. Merci infiniment Wim et nous espérons voir le résultat bientôt.
C’était un 31 décembre pas comme les autres, et c’est tant mieux.


Les triplettes girls

Et cerise sur le gâteau: Zoé alias Jupette qui a joué solo pour le centre Ariane.

Un centre d’accueil d’urgence qui tourne tous les mois donc là aussi, c’est une super petite structure avec un public très touchant et une équipe qui accueil les clowns avec enthousiasme.

Nous étions une petite vingtaine avec 2 bébés, 2 de 4 ans et 2 de 9 ans. Guinéens, marocains et belges. Les enfants étaient mes assistants, et j’animais le repas.  Ce fut assez émouvant.

Zoé alias Jupette