Ce matin, nous sommes allées jouer pour 300 personnes vivant dans des barangays environnants. MSF a mis à notre disposition une voiture, un chauffeur et un assistant MSF qui organise tout. Quand nous sommes arrivées sur place, tous les enfants nous attendaient déjà. A notre demande, l’assistant a installé des tapis par terre pour que les enfants et nous-mêmes ne soyons pas mouillées. On n’avait plus qu’à jouer. Mission de luxe dans un décor dévasté aux teintes paradisiaques.

Jouer pour ces enfants donne un réel sens à la mission. Il faut cependant faire preuve d’imagination pour entrevoir les stigmates d’un drame sur le visage de chacun des gens. Nous qui sommes déjà parties en mission en juillet dernier, ne voyons pas de différences de comportement des gens. Ils sont toujours aussi souriants, peut-être plus fatigués, oui, un peu las mais souriants. Plus calmes aussi. Par contre, quand on leur pose des questions, le visage s’assombrit mais reste noble. On sent toute la douleur cachée derrière l’humilité. Quel beau peuple, quelle belle leçon de vie.

La ville se reconstruit. D’arrache-pied, chacun y met du sien et monte petit à petit des murs en récupérant le matériel plus ou moins potable qui n’a pas été détruit pas le typhon.

Les toits surtout se sont envolés par la force du vent. D’autres ont été écrasées par des troncs d’arbres arrachés du sol. Les baraguays pour lesquels on a joué ce matin ont très peu de victimes bizarrement. Pourtant, plus de la moitié des cocotiers sont par terre. Coup de chance dans la malchance ?

Nous sommes très heureuses d’être ici avec MSF et de voir la performance de leur travail. Bravo !

Eux aussi nous racontent. Quand ils sont arrivés, certains n’ont pas dormi pendant 72 heures oubliant de manger bien sûr.

Nous espérons que cet événement va attirer l’attention sur les Philippines, sur la misère de ce peuple, sur sa gentillesse. Mais comme toute catastrophe, elle fait la une de l’actualité le temps de l’événement et puis disparaît du petit écran comme elle est venue. Va-t’on encore y penser dans deux mois ?

Francoise