07/02/09
7 heure du matin. Rues de Yangon. Un calme relatif. Les marchants ambulants se mettent en place.
Tout semble suspendu comme ces marionnettes birmanes au plafond attendant une main pour les delivrer de l’immobilite.
A 5h30 du mat, alors que la nuit au jour nuit encore, concert de corbeaux. Ca croasse a vous fendre l’ame. Et le sommeil.
Moi, idees noires dans mon corps beau (vu l’age qui m’ombrage ce jeu de mots idiot va s’envoler sur les ailes noires du Temps.
Oui, je cherche l’elixir d’immortalite, non je n’ai pas encore trouver, oui je vous tiendrai au courant…)
Vers 6 heures, de la mosquee sise juste en face de ma piaule surgit, profonde, la voix du muezzin relayee par de tres efficaces hauts parleurs.
Ca vous donne des airs de concert rock : l’unicite d’Allha et la multiplicite des corbeaux.
Au sol je m’assieds et medite. Un jour le silence m’embarquera a jamais. Mais pas ce matin.
7h du mat, rues de Yangon. Un vieux moine buddhiste, sourcils blancs-broussailleux et sourire de celui qui pris le the en compagnie du Buddha vient a moi. Ne dit mot. Les camions du petits matin petaradent a nos oreilles au sein d’une fumee aile de corbeau.
Le moine et moi demeurons sur notre confetti d’etrenite.
Ses ultimes chicots sa bouche et ses levres sont de ce rouge profond qui trahit les macheurs de betel. Un moine nirvanesque au sourire draculesque.
Ce sourire me soutiendra toute la journee : aujourd’hui premier spectacle dans une prison pour enfants pudiquement nommee Centre de Formation.
Quelle formation ? Formation d’humiliations ? D’abus sexuels ?