Mission Grèce
DIAVATA – 19 mars 2016
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Autre camp, autre réalité : Diavata est un camp de « relocalisation » gouvernemental, sur un ancien
site de l’armée. Les entrées et sorties sont strictement contrôlées, la police et l’armée sont
omniprésentes, mais on sent aussi un espace de vie relativement plus confortable. Des tentes
solides, une distribution de repas chauds, d’eau et de confiseries, de matériel pédiatriques pour
les tout-petits,…

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Mais la vie n’est pas plus rose pour autant : la tension est palpable, autant dans la queue des distributions, que dans les comportements des enfants ou dans les regards fatigués des adultes.
Dès les premiers pas de notre déambulation pour appeler le public, on ressent une certaine « voracité » chez les enfants, qui commencent déjà à vouloir arracher les instruments, se quereller…
Nous nourrissons l’espoir de mener à bien le canevas de notre spectacle, mais malgré les  moments de participation, les moments de rigolade, ou d’autres de retour au calme, malgré la bonne volonté de quelques adultes et ados, nous comprenons progressivement que nous n’empêcherons pas les enfants de vouloir agir à tout prix, et qu’entretenir un rapport avec eux de
« spectateurs » est une mission impossible.
Même si nous avons vu des petits ou des grands s’esclaffer, même si la complicité avec eux s’est établie, la proportion d’enfants nourris d’agressivité a rendu difficile l’établissement d’un rapport entre acteurs et spectateurs, et les moments d’enchantement étaient régulièrement noyés par la confusion. Cette expérience nous fait réfléchir sur la nécessité de considérer d’autres formes  d’interventions clownesques, lorsqu’on sent comme aujourd’hui que le rapport aux conditions de vie, aux manques, fait atteindre la limite du respect de l’autre.
Notre prochain retour dans ce même camp de Diavata va nous donner l’opportunité d’expérimenter de nouvelles stratégies d’intervention, plus intimistes, plus proches de chaque enfant, pour répondre à tant de besoin de contact, de cette « voracité » qui les consume…
Yallah ! Même pas fatigués !
Gros bisous
Flamboia et Gambito

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