Les journées s’enchainent à une cadence étrange, je me pers dans les comptes et j’ai du mal à à garder un souvenir clair de la semaine qui vient de passer. On joue deux fois par jours en moyenne depuis une semaine. La fatigue se fait ressentir pour moi. Ici les journée de travail finissent vers 16h, donc si on doit aller quelque part en voiture et se taper les bouchons de Kabul, on doit se lever tôt.

Le spectacle se rode, on expérimente différents publics, dans des petites cellules avec des ados en détention, bien excités, ou bien des crèches avec des deux-cinq ans qui pleurent. On adapte le rythme, l’énergie, la durée. Pour moi c’est hyper enrichissant artistiquement parlant, j’adore cette bidouille, on arrive, on se donne deux trois consignes et on se lance.

On a fait un tour dans le quartier d’Aschiana hier avec le prof de judo. Ca nous a fait du bien, de voir la vie, comment les gens sont dans la rue. Une cité genre HLM, avec beaucoup de jardin, un parc et plein d’enfants. On échange quelques mots sur un banc, on écoute l’appelle à la prière, on fait des courses et on passe presque inaperçus! (bon je fantasme surement un peu là).

Aujourd’hui, après les spectacles du matin, on voulait recommencer de l’autre coté, il y a une des seules collines verte de Kabul, avec des petites maisons de toutes les couleurs. Mais le quartier est plus pauvre, retour à la réalité, c’est non, Ingénieur Youssef (le boss) ne donne pas son feu vert.

C’est étrange pour moi, ce danger qui se cache, à aucun moment on ne le perçoit, on en entend juste parler, seulement des mises en garde, des militaires, des vieilles infos… C’est traitre, je n’arrive pas à me rendre compte de la réalité. Les gens sont si gentils avec nous, partout, mais non, il y a plein de mauvais afghans ils nous disent, qui aiment bien kidnapper les européens…

Khodaofez

A