I don’t know how many days ago we left home, it looks like two months..

Camps de réfugiés:

Notre responsable n’était pas content quand on l’a informé :
"It’s not save, there’s no security in idp camp!"
Rien à cirer, essayez de nous arrêter !
Trop d’hentusiasme ?
Complètement inconscients ?
Excès de zèle ?
Sûrement mais aussi notre grand cœur, l’envie de donner, de pousser cette mission jusqu’en ressentir les limites.

À dix-huit nous parcourons le trajet dans un mini bus homologué pour dix personnes.
Après en avoir vu cinque sur une moto rien ne nous surprend.
Quelques-uns​ des élèves de l’école de cirque où nous avons donné cours nous dit que c’est là que ses chères se trouvent​, c’est ici que j’ai grandi, c’est eux les personnes que j’aime le plus au monde.

On arrive.

Imaginez une grande pleine, aride, la terre battue n’empêche pas au sable de se soulever.
La place pour un ciel sans fin, aucune construction dépasse les trois mètres de hauteur.
Les enfants courent excités comme des puces et crient "Circus, circus!"
On a pas le temps de descendre du véhicule qu’on nous demande de commencer. Et on comprend pourquoi, la foule ne se tient pas, l’excitation les dépasse, ils sont proies de leur émotions.

On commence.

Les enfants ne se rendent même pas compte qu’ils sont en train d’envahir l’espace scénique, à plusieurs reprises on s’arrête pour demander le silence et pour les remettre assis.
Les femmes sont tellement belles!
Enfin des visages decouverts, on échange des regards, on rigole ensemble.
Les anciens m’interpellent plus que tout le reste, leurs sourirs donnent leurs approbation, ça me rassure, les gamins qu’on a rencontré à l’école de cirque sont fièrs de montrer à leurs familles les copains du cirque.

Un autre publique, ça change des enfants de riches qu’on a visités il y a quelques jours et qui pleuraient car c’était trop intense.

Ici il faut qu’on donne, il faut être puissants.

Le tout s’enchaîne rapidement, le blague du prout plaie particulièrement, on prend du plaisir à maltraiter le villain petit canard du trio, ça marche tellement bien!

Notre publique est super chaleureux 🙂

Le grand final.

Je croise le regard de la responsable qui me dit de couper court, on comprend pas pourquoi, on ressent seulement de l’agitation autour de nous.
"Dix minutes?" je lui dis
"Trop"
"Cinque?"
"TERMINEZ MAINTENANT!"
Oulala, que se passe-t-il​?
"Tadaaaan" on fait, "merci, aurevoir"
Et on s’échappe, ils nous demande de ne pas nous changer et de courir à la voiture avec le matériel de scène en dessous des bras.

Quelqu’un à osé filmer et prendre des photos des femmes présentes dans le publique.

Interdit! Interdit! Interdit!

La foule s’agite, les émotions se mélangent.

On se lance dans le mini bus et on démarre à grande vitesse, oups on a oublié Hamid qui nous court après.
Une ou deux étapes pour faire descendre les jeunes qui habitent dans le camps et on est en route à nouveau.
Serena crie dans la voiture, Anaël se fait attaquer par les albums photos du téléphone d’un des formateurs et moi je me fait crier mon nom à l’oreille par un des garçon qui est beaucoup trop content.
On s’éloigne comme ça du camps, on porte encore nos costumes, pas une goutte d’eau pas un instant pour reprendre notre souffle et on est contents

Simplement contents

Je me sens juste

Combien de fois par semaine, en rentrant le soir, je peux dire d’avoir fait ce qu’il fallait ?

Combien de fois je sent d’avoir vécu ?

Elle est où la vérité ?

C’est quoi aimer ?

Encore mardi, mercredi et jeudi.
Heureusement le voyage sera long.
Aucune envie de rentrer, de vivre notre délire occidentale.
Je ne retrouverai pas ces coeurs ouverts, on est trop faux même pour comprendre ce que ça veut dire. Accorder de l’importance à quoi?

Du riz et des haricots tout les jours, un regard dans l’univers de l’autre c’est la plus belle des ballades, j’ai pas besoin de ton merci je sent que tu m’aimes.

Et je pleure, d’amour et de vérité

Pietro