Norouz

Etrange journée aujourd’hui, le 21 Mars, les afghans fêtent le Norouz, le nouvel an perse (et afghan du coup). Il pleut et rien à faire ici au centre d’Aschiana.

Nous sommes arrivés hier dans l’après-midi, j’étais assez tendu, les « bon courage » et les « take care » du staff d’MSF ne m’avaient pas aidé à me sentir en sécurité.

C’est la première fois qu’on sort du protocole de sécurité d’MSF, on plonge dans le pays, pour de vrai. C’est quand même super excitant, le staff d’MSF nous envie pas mal je pense, certain sont là depuis presque deux ans et ne sont jamais allés en ville, les uniques choses qu’ils connaissent du pays sont les structures de de MSF (hôpitaux et guest house) et la route entre. Mais nous, au bout de 5 jours, hop la! Nous y voila, dans la voiture d’Aschiana qui est venue nous chercher. Heureusement, c’est un 4×4 Toyota, ça fait au moins une chose familière.

On arrive au centre, c’est un grand bâtiment en U avec un parking et un terrain de foot devant, dedans des classes d’école, une clinique, une cantine, un dojo et nos appartements, 2×2 chambres avec salle de bain et télévision. Pas d’école ce jour là mais un cours de judo et un match de foot, ça me rassure.

Nos guident aussi me rassurent, un docteur, deux professeurs, un social worker et le garde. Ils ne sont pas très bavards, les informations arrivent au compte goutte, et à notre demande (sécurité, planning, fonctionnements, enfants…), mais ils sont chaleureux et on rigole pas mal avec eux. Le fonctionnement semble nettement moins carré qu’avec MSF, mais je pense aussi que la communication en anglais ne nous aide pas trop non plus à se faire comprendre.

Pour le moment rien n’est encore planifié avec eux, les responsables sont en vacances, on doit en rencontrer un bientôt, mais rien n’est jamais certain. Nous sommes pas mal dans le flou, c’est pas très agréable, mais je crois que c’est un passage obligé quand on arrive dans une structure locale. Mais ça devrait aller, et puis demain on part voir Mobile Circus, ils devraient avoir des choses à nous faire faire, en attendant que les enfants d’Aschiana reviennent, dimanche.

Le ressenti est étrange, j’ai envie de jouer, de voir des enfants, de me sentir utile, il y a la peur de rien faire de ne pas faire assez de spectacle, durant notre séjour ici.

Mais je crois que ça me fait quand même beaucoup de bien de me reposer aujourd’hui, je suis en pleine forme physiquement, mais je suis vite à bout de nerfs ces dernier temps, je m’énerve vite, je craque. C’est de la fatigue mental, du stress, le manque des personnes que j’aime (Z..), la perte des repères familiers, il y a énormément de choses à gérer, à digérer, à comprendre, à découvrir. C’est les nouvelles de mes proches qui me font le plus de bien à ce niveaux là et puis aussi Pietro et Serena (bien sûr!), même si c’est pas facile parfois pour moi de rester si proche si longtemps.

Heureusement aussi j’ai pu faire des saltos au dojo.

Bref, le changement est assez radical, et j’espère qu’on va réussir à s’adapter. Ca serait dommage de rater ça, une vrai immersion afghane.

Anaël

Ps: cerf-volant se dit corasparom en dari… si je me souvient bien 🙂